But I’m a Cheerleader – installation vidéo

Prise de son, mix stéréo • réalisé par Sacha Rey • France • 2023 • 3×20 minutes • Couleur • Stéréo

Cette installation est constituée de trois portraits vidéo présentant : Naya Abrin et Miel Villemot artistes-chercheur·euses au statut d’artiste auteur·trice ainsi que Marion Zurbach, chorégraphe et Clothilde Cras de Belleval, assistante décorateur·trice, qui sont intermittentes. J’ai demandé à ces travailleur·euse·s de l’art d’incarner un·e cheerleader tou en menant des entretiens documentaire en faisant du sport. Souvent au cinéma‭, ‬les cheerleaders sont représentées par des femmes cis-hétéro blanches hyper-sexualisées‭, ‬répondant à des critères de beauté hégémoniques‭. ‬Je souhaitais dé-sexualiser lae cheerleader‭, ‬et utiliser cette figure pour parler des conditions de travail dans le secteur culturel‭. ‬Dans cette installation vidéo documentaire il est question de comment au cours de l’histoire cette pratique sportive a été transformée par les normes de genre et de race‭. ‬Par exemple‭, ‬Naya mentionne le fait que le cheerleading était uniquement pratiqué par des hommes, ‬et‭ ‬que ce sport était interdit aux femmes jusqu’en 1923‭. ‬Le titre est en référence à la comédie lesbienne But I’m a Cheerleader de Jamie Babbit sortie en 1999.

«‬ Le choix de faire du sport tout en faisant les entretiens provient du fait que certaines personnes n’étaient pas à l’aise avec la danse ou le chant‭. ‬Il y avait aussi des contraintes économiques‭. ‬Le budget que j’avais pour la réalisation de cette installation n’était pas assez conséquent pour avoir de vrais moments de transmission et de pratique de danse‭, ‬de musique ou de poésie‭. ‬On avait des temps de tournage très réduits‭ ‬parce que je rémunère chaque personne filmée mais très peu‭, ‬100€‭. ‬Donc je ne pouvais pas leur demander de faire des heures d’entraînements‭. (…)‬ Ce que je développe avec la méthode que je nomme «‬‭ ‬danse documentaire »‬‭, ‬c’est le fait d’aller vers un cinéma corporel notamment par les arts vivants‭. (…) ‬Le corps en mouvement peut perturber la parole‭, ‬voir parfois‭ ‬s’en décentrer afin de “‬partir du muscle ‮»‬‭” (Dorlin‭) ‬pour laisser davantage de place au langage corporel‭.‬ ‮«‬ Extrait d’un entretien avec la curatrice‭, ‬Daisy Lambert‭, ‬CAC Brétigny‭, ‬2023‭.‬ 

Première diffusion de l’installation‭, ‬du 22‭ ‬avril au 1‭ ‬juillet 2023‭, ‬dans l’exposition collective ‬”Partir du muscle ‮»‬‭”, au‭ ‬CAC Brétigny‭, ‬curatée par‭ ‬Daisy Lambert‭.‬ Ce projet bénéficie du soutien de l’aide à la création individuelle de la DRAC PACA, du CAC Brétigny et en mars 2023 d’une résidence de recherche-création au centre d’art SAW à Ottawa au Canada.