Museum of Breath, épisode 4: Faire refuge

extraits audio
illustrarion : Olivier Marboeuf

“Qui a le droit de vivre en Occident? Qui a le droit de mener une vie décente et digne dans les marges de l’Europe? Et qui décide? Qui voulons-nous entendre? Des voix fugitives commencent à parler. Du Sud du Nord, de l’Est de l’Ouest, des lieux inconnus qu’ils parlent et qu’ils déparlent, racontant la violence quotidienne qui menace constamment des vies qui n’ont pas d’importance. Elles ne cessent de parler de résistance, de soins et de transmission — de colère aussi — et elles inventent des outils et des façons de rester en vie. Elles parlent d’attention extrême, de paranoïa. Et de joie aussi. Mais elles ne sont pas là pour témoigner. Assez de témoignages, assez de police. Elles inventent des histoires parce qu’elles ne dorment jamais. Elles plantent un jardin sur le sol toxique de la forteresse Europe. Chaque pièce sonore, à travers les ruses du langage et du récit, partage le fragment d’un manifeste vivant, ses stratégies juridiques ou spéculatives imaginées par des groupes hybrides de militants, d’habitants, d’artistes, d’auteurs, d’archivistes, de chercheurs, d’avocats et d’autres spécialistes juridiques, mais aucun des participants n’a autorité sur les autres. Ils créent une autre sorte de nuit pour les formes de vie cacophoniques. Et nous plongeons dans le multilinguisme d’une assemblée guidée par la poésie d’une conteuse. Mais toutes ces voix n’existent pas. Elles nous parlent de leur inexistence. Appelez-les comme vous voulez : appelez-les souffles.”

Olivier Marboeuf

With: Sulti (storytelling and manifesto); Françoise Vergès (storytelling and lecture); Olivier Marboeuf (composition, poems, recordings); Victor Donati (recordings, editing, sound design); Blessing Tony and Shela Sheikh (voices)

The refuge is the breath
Can you hear my breath
when I can run
finally
Far away
Far away
With nothing to stop me
The refuge is in my breath
Taste it
It is my orange breath
that fell into the sea
It is my blue breath
that flees the dogs’ teeth
Can you hear it?
Golden breath without sleep
My snake-refuge
My sea-refuge
My barbed wire-refuge
Pass the fence
Pass the hill
Maybe it’s a mountain
Pass the green and wet wood of my breath
Passes the hard border of the water
Pass beyond death
Then you can sleep
The refuge is in your palm
warmed by the sun
Between your hand
and another hand
Pass the fresh air
and the loved faces
Pass the highway
Pass the wall
Pass the checkpoint
Pass under the gaze
Enter the sleep
It’s here
And the friendly voices are here
come